C'est ce qui s'appelle mettre le couteau sous la gorge. A l'issue de la seconde séance de négociation sur la «compétitivité», Renault a proposé, hier, le marché suivant à ses syndicats : s'ils signent un accord pour réduire les coûts de production, le constructeur «pourrait s'engager à ne pas fermer d'usine en France». Ce qui veut dire que Renault menace d'en fermer une, si jamais les syndicats refusent d'avaliser les sacrifices sociaux (temps de travail, salaires, flexibilité) réclamés par la direction. «C'est du chantage à l'emploi. Il est hors de question de négocier sur cette base» , a protesté hier Fabien Gâche, délégué central CGT.
L'offensive de Renault est parfaitement huilée. Fin septembre, au salon de l'auto, le PDG, Carlos Ghosn, lâchait, dramatique, que Renault pourrait disparaître «sous sa forme actuelle» à cause de la crise de l'automobile en Europe. Son numéro 2, Carlos Tavares, annonçait qu'il avait un «problème de compétitivité» en France, et qu'il allait y remédier en ouvrant une négociation avec les syndicats. L'objectif : amener les usines tricolores au même niveau que les meilleurs sites ouest-européens, celui de Palencia (Espagne) et celui de l'allié Nissan à Sunderland (Royaume-Uni). Sinon, Renault n'attribuera pas de nouveaux volumes de production à la France. Le constructeur espère un accord fin janvier. «La situation est mauvaise», justifie un porte-parole, qui ajoute que «d'autres [comme PSA ou