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Récit

Négociation sociale : les patrons ne font pas de cadeau

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Les premières propositions sur la réforme du marché du travail, remises hier par le Medef, ont choqué les syndicats.
Laurence Parisot, lundi, au ministère de l’Economie. Le Medef a attendu un mois pour dégainer son premier texte. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 15 novembre 2012 à 22h26

«Le plus dur, c'était d'ouvrir la négociation. C'est fait.» Ainsi parlait hier soir Patrick Pierron, de la CFDT, à l'issue de la journée de discussions, au siège du Medef sur la réforme du marché du travail. Manière de dire que les quatre séances précédentes de la grande négociation sociale, lancée le 4 octobre à la demande du gouvernement, n'avaient servi à rien. Il a fallu un mois pour que le Medef dégaine, comme le veut la tradition dans les négociations patronat-syndicats, le premier texte, qui doit servir de base aux discussions. Mais ce document de 12 pages, d'inspiration très libérale, a provoqué une bronca des syndicats. «C'est un texte qui cherche à imposer une régression historique», s'indigne Agnès Le Bot, de la CGT.

«Hochets». La pression du gouvernement sur le patronat (Medef, CGPME, UPA) était pourtant maximale. Après avoir accordé la bagatelle de 20 milliards d'euros aux entreprises via le «pacte de compétitivité», l'exécutif attendait, en retour, que le patronat se montre accommodant dans la négociation sur le marché du travail. La compétitivité, «c'est aussi le dialogue social», avait insisté François Hollande lors de sa conférence de presse de mardi, appelant les partenaires sociaux à «faire ce compromis historique». C'est-à-dire s'accorder sur une réforme qui réussisse à donner à la fois plus de protection aux salariés et plus de souplesse aux entreprises. Sinon, la réforme, «c'est nous qui allons la