«Ce que la mer apporte en montant, elle le remporte en descendant» : le XXe siècle a fait mentir ce vieux proverbe breton en exportant sa révolution industrielle sur toutes les mers, tous les océans. Pêche intensive, autoroutes maritimes, plateformes offshore… L'humanité a jusqu'ici exploité cette formidable ressource avec la même logique productiviste aveugle que sur la terre ferme. Avec son lot de marées noires et de menaces sur la biodiversité et les réserves halieutiques.
Mais nous voilà au XXIe siècle : avec la fin prévisible de la civilisation du carbone et la menace du réchauffement climatique, une nouvelle ère, plus propre et plus durable, s'ouvre peut-être enfin pour la mer. Là où le lobby pétrolier s'acharne encore à prolonger le règne des hydrocarbures en faisant miroiter le nouvel eldorado polluant des gaz de schiste et des forages profonds, d'autres voient notre avenir énergétique plus loin et sans CO2, dans les océans.
L'immensité salée qui recouvre les deux tiers de notre planète bleue recèle un trésor encore inexploité : celui des énergies marines renouvelables. Un gisement estimé à 100 000 TWh/an correspondant à cinq fois les besoins annuels de l'humanité en électricité, selon les spécialistes de l'Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) ! En surface, l'éolien offshore n'en est qu'à ses prémices avec un potentiel mondial équivalent à la consommation française annuelle d'électricité. Sous les flots, la force de