L'aéroport censé ouvrir en 2017 au nord de Nantes est un projet des Trente Glorieuses. Au début des années 60, la France recherche pour son Concorde un tarmac à la mesure de ce fleuron national. En 1965, le préfet de Loire-Atlantique lance la recherche d'un nouveau site aéroportuaire, destiné aussi à transformer Nantes en «Rotterdam aérien» pour faire contrepoids à l'hypercentralisation parisienne. En 1973, le choix se porte sur le bocage de Notre-Dame-des-Landes. Mais le choc pétrolier va enterrer le Concorde et le projet. Ce dernier ne renaît de ses cendres qu'en 2000. La déclaration d'utilité publique est signée en 2008 par le gouvernement Fillon. Revue des enjeux d'une infrastructure très contestée.
L’aéroport actuel est-il saturé ?
C'est l'argument massue des promoteurs du projet. Si le hub européen envisagé il y a quarante ans n'a plus aucun sens, Nantes décolle grâce aux compagnies low-cost. Le trafic a bondi de 53% en cinq ans pour atteindre 3,25 millions de passagers, soit la deuxième plus forte hausse des grands aéroports régionaux. A ce rythme, «le seuil de saturation de Nantes-Atlantique», évalué à 4 millions de passagers par an, «pourrait être atteint dès 2015», explique le groupe Vinci, concessionnaire de l'ancienne et de la nouvelle plateforme. Mais selon les calculs d'un collectif de pilotes opposé au projet, qui dit s'appuyer sur des données officielles, «il n'y a pas de saturation». Les opposants assurent qu'il suff