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Analyse

La Grèce coule à pic, la zone euro tempête

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UE et FMI tenteront de débloquer une nouvelle tranche d’aide demain. Avec la conviction que l’Etat grec est incapable d’endiguer la crise qui plombe le pays.
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 19 novembre 2012 à 22h26

La Grèce est devenue un interminable cauchemar pour l’Europe. Malgré les deux plans d’aide déjà consentis, les ministres des Finances de la zone euro et la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, vont plancher une nouvelle fois, demain soir à Bruxelles, sur la manière de sauver le pays. Ils vont tenter de parvenir à un accord sur le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide, comprise entre 30 et 45 milliards d’euros, indispensable pour éviter la faillite du pays. La tâche s’annonce difficile, vu les divisions persistantes des Européens. En particulier sur l’allégement de la dette grecque réclamé par la patronne du FMI. Revue des enjeux.

Pourquoi la Grèce s’enfonce-t-elle toujours ?

En dépit d’une aide financière massive et de la plus importante restructuration de dette publique des temps modernes, le pays s’enfonce dans une récession vertigineuse (son PIB a chuté de 20% depuis 2009) sur fond de révolte sociale. A la différence de l’Irlande ou du Portugal, eux aussi sous assistance, aucune des recettes (souvent amères) imposées par les Européens et le FMI ne fonctionne. Les multiples plans de rigueur ont au contraire aggravé la crise, sans assainir l’économie.

Car la Grèce est un Etat à part. «Elle n'aurait jamais dû entrer dans l'euro, juge un diplomate européen. En Irlande ou au Portugal, il y a un Etat qui fonctionne, ce qui explique que les programmes marchent. Pas en Grèce, où il faut non seulement reconstruire l'éco