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Libération

Le socialisme de l’usine à gaz

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publié le 19 novembre 2012 à 20h36

Lors de sa conférence de presse, François Hollande a annoncé, non sans fierté, qu'il défendait un «socialisme de l'offre», favorisant la «production», par opposition à un socialisme «plus traditionnel», «axé sur la demande». Quel beau sujet de dissertation pour le bac, et quelle bonne idée de choisir le côté de la production ! C'est toujours mieux qu'un socialisme sans production… Le problème est qu'au-delà de cette posture rhétorique archiconvenue (contrairement à ce que l'on entend ici et là, les socialistes français ont depuis longtemps expérimenté des politiques de l'offre, avec la baisse d'un tiers du taux de l'impôt sur les sociétés entre 1988 et 1993), on voit surtout se dessiner dans les mesures Ayrault - Hollande de cet automne un socialisme de la niche et de la complexité fiscale, catastrophique pour le modèle social français, qu'il faudrait urgemment moderniser et réformer. Un socialisme de l'usine à gaz, en quelque sorte.

On connaissait déjà la niche des «pigeons», accordée aux plus-values : de nombreuses pages ajoutées au code des impôts, sans aucun intérêt pour l’efficacité économique, et encore moins pour la justice fiscale. Voici venu le Crédit d’impôt emploi et compétitivité (Ciec), fer de lance du plan compétitivité du gouvernement, et qui n’est en réalité qu’une énorme usine à gaz en construction. C’est l’exemple même de ce qu’il ne faut pas faire : au lieu de se lancer dans une réforme de fond des cotisations sociales, c