Qu'elle soit anglaise ou française, la justice a la main très lourde vis-à-vis des rogue traders (les «traders fraudeurs»). Après Jérôme Kerviel, condamné en octobre à trois ans de prison ferme et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, voilà Kweku Adoboli, ancien trader d'UBS à Londres responsable d'une perte de 2,3 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros), qui se voit infliger une peine de sept ans de prison. Le tribunal londonien de Southwark a jugé qu'Adoboli était coupable d'«abus de confiance», un délit passible de dix ans de prison. L'ex-trader a, en revanche, été relaxé des charges de manipulation comptable. «Vous avez tout d'un joueur. Vous étiez arrogant au point de penser que les règles de la banque s'appliquant aux traders ne vous concernaient pas», a lancé le juge Keith.
Deal. Débuté le 10 septembre, le procès a permis d'éclairer les motivations et le mode opératoire du trader (très similaires à ceux de Kerviel). Diplômé en informatique et entré comme stagiaire au sein d'UBS, Adoboli a gravi les échelons pour se retrouver, en 2006, trader au sein du département Delta One, chargé de vendre des ETF (des produits financiers complexes). Ayant perdu 400 000 dollars sur une opération en 2008, il a alors inventé un deal avec une contrepartie fictive pour cacher son mauvais résultat. Voyant qu'il n'était pas repéré, il a continué à utiliser cette méthode. D'abord pour cacher ses pertes. Et ensuite, la bonne fortune ai