Nouveau psychodrame en vue pour les Européens. Il est peu probable que les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union, qui se réunissent à partir de ce soir à Bruxelles, parviennent à un accord sur le prochain «cadre financier pluriannuel», qui fixe le niveau des dépenses et la répartition des recettes des budgets communautaires entre 2014 et 2020. Les positions sont particulièrement éloignées : alors que la Commission, soutenue par les pays les plus pauvres, propose de faire passer l’enveloppe globale de 1,05% du PIB européen à 1,1 %, soit 1 060 milliards d’euros, les pays les plus riches, Grande-Bretagne en tête, exigent un gel, voire une diminution du budget. Cet échec, s’il se confirme, serait le premier depuis 1987, lorsque Jacques Delors, alors président de la Commission, avait inventé cette procédure pour en finir avec les batailles annuelles autour du budget. A l’époque, il avait fallu un second sommet, début 1988, pour trouver un accord. Ce scénario risque de se répéter, comme le reconnaît Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux Affaires européennes.
La France fait partie des pays qui veulent diminuer le montant du budget communautaire avec la Grande-Bretagne. N’est-ce pas contradictoire avec «l’intégration solidaire» prônée par François Hollande ?
La position de la France a évolué depuis l’alternance. Le niveau de coupes budgétaires souhaité par Nicolas Sarkozy était comparable à celui préconisé par le gouvernement conservateur britannique, soit environ 200 milliards d’euros par rapport aux 1 060 milliards proposés par la Commission européenne pour la période 2014-2020 (hors aide au développement). Ce n’est plus le cas. Simplement, il faut trouver un ju