Dans l'Union européenne, les principes fondamentaux sont-ils seulement proclamés ou aussi respectés ? L'égalité des hommes et des femmes est-elle déjà une réalité ou une vague promesse pour demain ? Au moment où la Chine est dirigée par des hommes et où l'islam radical rabaisse les femmes, le choix du 6e membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) est symbolique : le président Hollande, qui a donné à la France son premier gouvernement paritaire, va-t-il permettre une nomination qui ferait de la BCE, contre l'avis du Parlement européen et jusqu'en 2018, une institution masculine ?
Il y aurait, nous dit-on, un accord des ministres des Finances pour nommer M. Mersch. Mais depuis quand ces derniers peuvent-ils s'affranchir des principes fondamentaux ? Et quel serait l'effet sur le secteur privé si, tout en soutenant les quotas de femmes dans les conseils d'administration, le chef de l'Etat avalisait une décision qui les exclut de la BCE ? Faites ce que je dis, pas ce que je fais ? Les autorités allemandes, nous dit-on, tiendraient beaucoup au candidat choisi. Mais l'Allemagne s'honore à être le pays d'Europe où le respect des droits fondamentaux, sous le contrôle de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, est le plus sacré. François Hollande peut utiliser l'argument pour convaincre la chancelière. Et si elle persistait - avec tout le respect que j'ai pour l'Allemagne dont je me sens très proche - c'est elle qui aurait tort. La cohérence serait du côté f