Le Royaume-Uni sera-t-il encore membre de l’Union européenne en 2020, à l’expiration du budget pluriannuel que les Vingt-sept vont essayer d’adopter d’ici à ce week-end ? Jamais depuis son adhésion à reculons, en 1973, le pays n’a paru aussi près de claquer la porte d’un espace dont l’intégration politique et financière accélérée, sous les coups de boutoir de la crise, le répugne de plus en plus.
Le Parti conservateur, toujours aussi europhobe, a exigé que le Premier ministre, David Cameron, organise un référendum d'ici à 2015 sur l'appartenance à l'Union : 81% des Britanniques y sont favorables et 56%, selon un sondage récent publié par The Observer, voteraient pour la sortie.
Pire : depuis le départ de l'ancien Premier ministre, Tony Blair, les travaillistes eux-mêmes sont gagnés par la défiance. Le 1er novembre, ils ont joint leurs voix aux conservateurs pour exiger que Cameron obtienne non pas un gel du budget communautaire comme il l'envisageait, mais une diminution. Or, un simple gel reviendrait déjà à diminuer de 200 milliards d'euros la proposition peu ambitieuse, de la Commission… «Une diminution est totalement exclue, surtout depuis que la crise a rebattu les cartes en appauvrissant des pays comme la Grèce ou l'Espagne», réagit-on à l'Elysée.
Rabais. Pour ne rien arranger, Londres est déterminé à se battre coûte que coûte (à coup de veto, si besoin est) pour préserver son rabais, obtenu de haute lutte par Margaret Thatcher