Donner vie au béton. C’est à peu de chose près ce à quoi sont parvenus des scientifiques aux Pays-Bas en testant avec succès un matériau de construction d’un nouveau genre, capable de colmater tout seul et en un rien de temps les microfissures grâce à une armée de bactéries injectées à l’intérieur. De quoi augmenter la durée de vie de nos futurs édifices de 20% à 40% d’après les expériences menées en laboratoire…
Résistant, ajustable à toutes sortes de structures et peu cher, le béton est aujourd'hui le matériau de construction le plus utilisé au monde, avec une production annuelle de plus d'un mètre cube par humain. Malgré une durée de vie moyenne de cent ans, il est «susceptible de se fendre à tout moment en raison d'un dessèchement, d'une surcharge, ou de l'infiltration de substances agressives», prévient Henk Jonkers, microbiologiste à l'université technologique de Delft, qui a dirigé ces recherches. D'où l'avantage d'un béton à même de réparer les microbrèches, difficiles à repérer, avant qu'elles ne prennent de l'ampleur. Quand les normes actuelles ne tolèrent pas des fissures dépassant, selon les cas, de 0,2 à 0,4 mm de largeur, Jonkers propose une solution comblant celles jusqu'à 0,5 mm. Le processus de réparation prend entre un et quatre mois.
Mixture. Fabriqué à partir de ressources le plus souvent locales, le béton est un mélange de granulats de roche (ou issus de matières artificielles comme le caoutchouc), de ciment, d'eau, de minéraux et