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portrait

Farouk Tedjar, obsédé de l’accu

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L’entrepreneur ingénieur isérois a mis au point un procédé inédit de recyclage des métaux contenus dans les piles lithium-ion. Un filon écolo qui a fait sa réussite.
publié le 25 novembre 2012 à 19h07
(mis à jour le 29 novembre 2012 à 8h49)

Il voulait être archéologue «à cause des ruines à ciel ouvert de Sétif», sa ville algérienne d'origine ; il est devenu ingénieur. Il est né sur les hauts plateaux de l'Atlas, à 1 200 mètres d'altitude ; il vit à Grenoble adossé au massif du Vercors. Pour autant, Farouk Tedjar, moustachu affable de 62 ans, n'a pas échappé à son destin. Celui d'un fils d'électricien fasciné depuis l'enfance par l'électrochimie: «J'ai toujours été passionné par l'univers des piles, se souvient-il. Gamin, je faisais de l'électrolyse avec des piles plates.»

Un demi-siècle plus tard, voilà le président-fondateur de la société Recupyl sélectionné pour la finale du Prix de l'inventeur européen (1). Son procédé hydrométallurgique breveté permet de récupérer 98% des matériaux des batteries lithium-ion qui équipent les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et les véhicules électriques. Soit du cobalt, du cuivre et du lithium… Ce dernier métal est hautement recherché car extrêmement léger; la Bolivie, le Chili et l'Argentine détiennent 85% des réserves mondiales - l'Europe n'en possède pas dans ses sols. Le credo de Farouk Tedjar ? «Si les ressources sont épuisables, l'innovation est inépuisable.» Il dit aussi : «En traitant les déchets, on exploite la mine urbaine. Si l'Europe est autosuffisante en plomb, c'est parce qu'elle recycle les batteries de voitures…» Des slogans que l'intéressé décline en pratique avec sa société Recupyl.

Astucieux.