En matière de chômage, les mois se suivent et se ressemblent. Crise oblige, les effectifs de Pôle Emploi sont en augmentation quasi continue depuis la mi-2008, phénomène que le ministre du Travail, Michel Sapin, a comparé à un «navire lancé à pleine vitesse». Une tendance que les derniers chiffres en date (hausse de 1,5% des effectifs de la catégorie A en octobre) n'ont pas démentie.
Ces chiffres, il est tentant de «faire parler» en les inscrivant dans une perspective plus longue ou en examinant séparément chacune des catégories qu'ils concernent. Les graphiques ci-dessous ont été réalisés à partir des données du service statistique du ministère de l’Emploi et présentent quatre aspects parmi d'autres du chômage. Il est possible d'obtenir des informations sur chaque point de la courbe en y passant sa souris. La réglette sous les graphiques permet de sélectionner et d'agrandir une période particulière.
Libération a demandé à Eric Heyer, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), spécialiste du marché du travail, de commenter ces tableaux.
Depuis 1997, un chômage en «W»
Le graphique ci-dessous montre l'évolution des effectifs la catégorie A de Pôle Emploi, qui regroupe les demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité. La courbe bleue représente le nombre total d'inscrits. Les autres, celui des différentes catégories d'âge.
Eric Heyer : «Ce qui est intéressant, c'est le faible niveau du chômage avant la crise. Pour chaque pays, il existe un n