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Analyse

Les TPE passent aux travaux pratiques électoraux

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Le premier scrutin syndical pour les salariés des très petites entreprises a lieu jusqu’au 12 décembre. Sans grand espoir sur la participation.
publié le 27 novembre 2012 à 21h46

«Voter ? Pour qui, pour quoi ?» interroge au vol Maurice, serveur depuis quinze ans dans une brasserie parisienne. Comme 4,6 millions de salariés des très petites entreprises (TPE, moins de 11 salariés), il est appelé à se prononcer en faveur d'un syndicat, entre aujourd'hui et le 12 décembre. Une première pour l'importante cohorte de serveurs, bouchers, coiffeurs, fleuristes (3,5 millions de salariés), auxquels s'ajoutent 1,1 million d'employés à domicile.

Le vote ne se fera pas derrière l'isoloir, mais par Internet ou par courrier. D'évidence, Maurice n'a pas fait attention à l'information envoyée par le ministère du Travail début septembre, et ne s'est pas préoccupé du kit expédié il y a peu. «A quoi ça va me servir ?» demande ce salarié, qui gagne à peine plus du Smic. Preuve que les TPE, un univers où on ne les connaît pas, sont un challenge pour les syndicats.

Bus. Trente-neuf organisations se présentent : les cinq grandes confédérations (CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC), mais aussi Solidaires, l'Unsa, des organisations régionales, ou le Syndicat national indépendant des gardiens d'immeubles et concierges, ou la Coordination nationale des travailleurs portuaires et assimilés… Pour mobiliser, elles ont consacré au sujet des sites internet entiers, réalisé des vidéos, investi dans le porte-à-porte.

«Il n'y a pas de petite élection», clame le slogan de FO qui, comme les autres organisations, a battu la campagne pour évangéliser une popula