Josh Fox a réalisé Gasland (2010), un documentaire sur les gaz de schiste aux Etats-Unis vu par plus de 50 millions de personnes dans 30 pays. Il est considéré comme le porte-étendard de l'opposition à cette industrie.
En France, médias et politiques parlent du «miracle » des gaz de schistes. Qu’en est-il?
C’est plutôt un cauchemar. L’exploitation de ces gaz pollue l’eau, l’air et menace la santé. Les puits laissent s’échapper gaz et produits chimiques dans les nappes phréatiques. On ne peut plus rien cultiver. Le paysage est dévasté.
Mais cette industrie crée des emplois…
Ce qui crée des emplois à long terme, c’est un environnement sain. Le solaire créera dix fois plus d’emplois, l’éolien six fois plus. Aux Etats-Unis, les jobs dans les forages sont très dangereux. Les ouvriers doivent signer des accords de confidentialité sur les produits chimiques qu’ils manipulent. Quand ils tombent malades, on les oblige à s’adresser au médecin de la compagnie Halliburton et à lui seul.
Y a-t-il une opposition à ces gaz aux Etats-Unis?
Elle est très forte. Voilà le vrai miracle. Les citoyens sont, par exemple, vent debout contre la Colorado Oil and Gas Conservation Commission, où règnent les conflits d’intérêts. J’ai parlé dans 200 villes, partout les auditoriums sont pleins. Dans les 34 Etats concernés par les forages, les gens rêvent de s’en débarrasser.
Mais le président Obama ne les entend pas.
Cette industrie dépense des sommes incroyables en lobbying. Elle a contaminé le système politique et les médias. Elle les désinforme et les inonde de slogans du type : «L'Amérique sera le premier exportateur mondial d'hydrocarbures.» C'est comme les sorcières dans Macbeth. Elles lui pré