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décryptage

La dégradation de la France sans effet sur les marchés

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Bien que sanctionné par l'agence Moody's, Paris voit ses taux d'emprunt poursuivre leur baisse.
publié le 29 novembre 2012 à 13h32
(mis à jour le 29 novembre 2012 à 15h22)

La note française aurait donc été dégradée ? Neuf jours après la sanction de l'agence Mood'ys, rien n'y paraît. Au contraire, les taux d'emprunt à dix ans de la France sont à leur plus bas niveau ce jeudi : 2,03%. Jamais l'Hexagone ne s'est financé à des conditions aussi favorables sur les marchés.

Lors de sa dernière levée de fonds sur les marchés, lundi, Paris a de nouveau profité de taux négatifs sur ses emprunts à trois et six mois, et quasi-nuls sur un an. La demande des investisseurs s’est révélée deux à trois fois supérieure à l’offre du Trésor. En clair, la dette française est considérée comme un placement si sûr que les investisseurs sont prêts à un rendement zéro pour en posséder, plutôt que d'acquérir des actifs plus risqués.

La France n’est pas la seule à profiter d’une embellie. Les taux à dix ans espagnols et italiens, connaissent une nette baisse depuis une dizaine de jours, bien que leur situation reste inconfortable. Rome passe sous la barre des 4,5% pour la première fois depuis deux ans, quand Madrid retrouve son niveau de mars 2012.

«L'idée est que la situation est amenée à s'améliorer peu à peu pour les pays périphériques dans les mois et les trimestres à venir», avance Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas, interrogé par l'AFP.