A Florange, Arnaud Montebourg a joué beaucoup de sa crédibilité ministérielle et un peu de son avenir politique. Plus que sur tous les autres dossiers industriels, il a usé d'un volontarisme échevelé, marque de sa méthode politique. Car, Montebourg est allé plus loin que les propos de circonstance, parfois brutaux, dont il est coutumier. En envisageant la nationalisation des hauts-fourneaux, il a marqué une ligne de rupture avec le discours libéral et la posture classique de l'impuissance politique face à la mondialisation. Preuve que sa saillie contre Mittal était porteuse d'enjeux beaucoup plus importants que le simple choc de sa formule, la presse internationale s'est enflammée toute la semaine, le Financial Times, fustigeant notamment le «trublion écervelé de la gauche». Dans le même temps les soutiens plus ou moins inattendus de quelques figures de la droite, telles que Borloo, Bayrou ou Guaino, ainsi que de plusieurs économistes ont attesté d'une certaine crédibilité du discours. Celui de la légitimité de l'Etat à se mêler des affaires industrielles et à se substituer pour un temps à des financiers défectueux.
Mais, vendredi soir, cette crédibilité a sèchement été démentie par Jean-Marc Ayrault. En quelques mots, le Premier ministre a balayé l’hypothèse de la nationalisation, comme si la proposition de Montebourg n’avait jamais été sérieusement envisagée. Reste maintenant à connaître les leçons que tirera le ministre du Redressement productif d’une déc