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Libération

L’Ecureuil n’épargne pas son ancien trader

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Procès. Boris Picano-Nacci, qui a fait perdre 751 millions d’euros à la banque, est jugé à partir d’aujourd’hui.
publié le 2 décembre 2012 à 21h16

Jérôme Kerviel condamné à trois ans de prison, Kweku Adoboli à sept ans en Grande-Bretagne : la justice peut avoir la main très lourde pour les traders qui causent des pertes importantes. Boris Picano-Nacci, un ancien de la Caisse d'épargne, sera-t-il traité de la même manière ? Celui qui a perdu 751 millions d'euros en octobre 2008 comparaît aujourd'hui devant le tribunal de grande instance de Paris, accusé d'«abus de confiance» par son ancien employeur, qui lui réclame 315 millions de dommages et intérêts. L'Ecureuil considère que le trader a outrepassé son mandat en prenant de nouvelles positions, alors qu'il était censé «gérer de manière extinctive» son portefeuille. Une version que l'accusé conteste, les consignes qui lui avaient été transmises n'étant pas claires.

Couvrir. L'affaire commence au printemps 2008. Suite au cas Kerviel, la Caisse d'épargne s'aperçoit que son activité de trading pour compte propre (qui consiste à spéculer avec l'argent de la banque) est très risquée et décide de la fermer. Il s'agit d'un tout petit département, géré par quelques personnes, dont Boris Picano-Nacci, un as des produits complexes. A cette date, son portefeuille dégage un bénéfice de 20 millions d'euros. Informé en juillet de la décision de la direction, il propose de liquider «tranquillement» ses positions pour une fermeture au plus tard «à la fin de l'année». Sa hiérarchie accepte. Seulement, le 15 septembre, Lehman Brothers f