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portrait

Lionel Burriello. Un moral d’acier

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A 35 ans, ce délégué CGT de Florange défend ses hauts fourneaux, fier de son métier et refusant d’abandonner sa région.
publié le 6 décembre 2012 à 19h07

Il ne vénère pas l'herméneutique. Pas plus qu'il ne s'intéresse à la sémiologie. C'est pourtant la disparition d'un logo sur un maillot de foot qui a figuré la première alerte pour Lionel Burriello. Lorsque Lakshmi Mittal remporte son OPA hostile contre Arcelor en 2006, le milliardaire indien décide de retirer le sponsoring du groupe sidérurgique au FC Metz, club de foot identitaire d'une histoire régionale. Celle d'une Lorraine qui compte ses morts sociales depuis quelques décennies mais va de génération en génération défendre les couleurs grenat et blanc au stade Saint-Symphorien. La violence - prémonitoire - du couperet choque en Moselle, tout autant que l'insolence du symbole. Le second coup de semonce a claqué quelque temps plus tard quand, pour intervenir sur une panne mineure, ce mécanicien des hauts fourneaux de Florange ne trouve pas de tube flexible hydraulique disponible dans le magasin de l'usine : «La direction ne voulait plus de stocks de pièces détachées. Pas rentable, selon elle.» La réparation est confiée à un prestataire extérieur. Il comprend alors : «On ne pourra jamais rien faire avec ce financier. Notre boulot, notre savoir-faire, il s'en fiche. Il n'y a que le fric qui l'intéresse. C'est foutu…»

Lionel Burriello, 35 ans, délégué syndical CGT, est l'un des leaders de la fronde engagée contre Mittal par les salariés de l'usine de Florange. Ce petit-fils d'un Napolitain qui a immigré pour descendre à la mine (côté paternel) et d'un Portug