Enfouir dans le sous-sol lorrain le gaz carbonique issu d’un des hauts fourneaux de Florange pourrait-il sauver le site ? Voir l’action contre le changement climatique devenir un argument décisif dans le conflit social de Florange peut sembler bizarre. Et les discussions entre les acteurs - industriel, gouvernement, syndicats et scientifiques - sur ce projet montrent qu’il est instrumentalisé bien au-delà de son objet d’origine. Car, en réalité, le dispositif n’a de sens qu’en accompagnement d’un haut fourneau dont la raison d’être - produire de la fonte - ne peut être qu’économique. En outre, pour l’industriel, l’opération n’est rentable à long terme que si son coût est moins élevé que celui d’une taxe à la tonne de carbone émise.
Au départ, en 2004, il y a le projet Ulcos (Ultra-Low Carbon dioxide Steelmaking, sidérurgie à très basses émissions de CO2). Objectif : diviser par deux les émissions à la tonne d'un haut fourneau, dont les gaz de sortie comportent 50% d'azote, 25% de monoxyde de carbone et 25% de gaz carbonique, à effet de serre.
Rupture. Le consortium réunit 48 entreprises et organismes de recherche publics de 15 pays européens et l'Union européenne. Doté de 78 millions d'euros, dont 40% financés par l'UE jusqu'à 2010, il se poursuit jusqu'en 2015. Les premières actions visaient l'amélioration des combustions, notamment sous oxygène et non sous air, ce qui diminue les émissions de CO2.
Pour aller plus loin, il faut des ruptur