Cheveux longs ou barbes pour les garçons, robes flashys ou gros pulls pour les filles, quelques piercings et capuches, cigarettes roulées, jean-basket majoritaire… Il est 12 h 30, boulevard d’Armentières, à Roubaix, devant un immense bâtiment de briques rouges comme il y en a tant ici. Nous ne sommes pas à la sortie d’un lycée, mais face à quelques dizaines des (très) jeunes 470 salariés de la société Ankama partis déjeuner. Ankama ? Une vraie success-story dans un paysage qui en a bien besoin.
Passez la lourde porte de bois de cet ancien complexe textile de 10 000 m2 où, voici un siècle, des centaines d'ouvriers s'épuisaient douze heures par jour. Aujourd'hui, l'endroit est digne de la Silicon Valley : héros virtuels sur écrans plats, graphistes parcourant les allées en trottinette, dessinateurs dans tous les coins s'échinant sur des tablettes, cliquetis des claviers ayant remplacé celui des machines à tisser, ambiance studieuse mais cool… Cette fourmilière s'épanouit dans les domaines du jeu vidéo, du dessin animé, d'Internet, de la bande dessinée, des figurines, etc.
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Son produit vedette, Dofus, un jeu internet «multijoueur» leader en France avec environ 35 millions de comptes francophones ouverts depuis 2004 et un business modèle canon : les premiers pas sont gratuits, mais, pour accéder à l'intégralité de ce monde addictif, il faut passer