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Course, start up, savoirs: trois exemples d'économie collaborative en devenir.
par Isabelle Repiton
publié le 9 décembre 2012 à 22h16

Le marché partagé, une ruche idée

Une plateforme met producteurs et clients en relation directe en échange d’une commission.

Tous les samedis matins, le minimarché de la «ruche» pose ses étals au Comptoir général, un vieux bâtiment industriel reconverti en lieu militant bobo, quai de Jemmapes à Paris (X

e

arrondissement). Les clients viennent avec une liste de leurs courses commandées sur Internet. Maraîchers, éleveurs, producteurs de blé bio ont préparé des paniers à leur nom. Pas d’échange d’argent, tout a été payé en ligne au producteur. Des «ruches» comme celle-ci, il en existe une quinzaine à Paris (deux à quatre distributions par mois) et 150 en France. Plus de 370 autres sont «en construction».

A l’origine du mouvement : La Ruche qui dit oui !, entreprise «sociale et solidaire» fondée il y a un an par Guilhem Chéron, designer passionné de cuisine. Elle fournit la plateforme internet et gère les paiements. Mais le système est totalement décentralisé. Avant d’ouvrir une ruche, il faut rassembler une communauté de membres et trouver des producteurs partants. Aujourd’hui, 2 200 producteurs participent au mouvement. Chacun fixe ses prix, auxquels s’ajoute une commission de 20%, répartie entre le fondateur de la ruche locale et la plateforme centrale, dont la marge est de 5,8%. Chaque mois, La Ruche reverse ainsi 400 000 euros aux producteurs.

Parfois, elle joue aussi le rôle d'un banquier sympa. Thomas, maraîcher dans le Pas-de-Calais, était prêt à tout arrêter. Hélène, qui dirige la