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Libération
Récit

A la Caisse d’épargne, un Kerviel trop commode pour être vrai

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Deux ans de prison avec sursis ont été requis hier à l’encontre de Boris Picano-Nacci, malgré les «graves défaillances» du système de contrôle de la banque.
Le trader Boris Picano Nacci, au tribunal correctionnel de Paris, le 3 décembre. (Photo Marc Chaumeil)
publié le 10 décembre 2012 à 22h16

Drôle de procès que celui de Boris Picano-Nacci, l'ancien trader de la Caisse d'épargne, âgé de 38 ans, qui a fait perdre 751 millions d'euros à son employeur en octobre 2008. A l'origine de l'affaire, la Caisse d'épargne avait présenté l'intéressé comme un «rogue trader» (un trader fripouille) de la pire espèce, prenant des risques inconsidérés «en violation de son mandat» et proférant des «mensonges répétés» à ses chefs. Ce qui avait valu à Picano-Nacci une plainte pour «abus de confiance» et, après une enquête lente mais peu importante, son renvoi quatre ans plus tard devant le tribunal correctionnel.

«Attitude positive». Au bout de quatre jours de débats, il ne reste plus grand-chose des accusations de départ. Et si hier, pour la dernière journée d'audience, le parquet a tenté de sauver ce dossier, en requérant une peine de deux ans de prison avec sursis pour violation de mandat, c'est après avoir reconnu qu'il y avait eu de «graves défaillances des systèmes de contrôle à la Caisse d'épargne» et dressé le portrait d'un homme qui n'a rien d'un délinquant. «Boris Picano-Nacci n'a rien caché à personne, et il a eu une attitude positive, car il a reconnu des erreurs» , a déclaré le procureur Serges Roques. On en aurait relaxé d'autres pour moins que cela !

Difficile de jeter la pierre à l'ancien trader, l'intéressé le fait tout seul. Dès les premières audiences, il se désigne comme seul responsable