Accueillante Belgique. Selon un bureau d'étude du PS francophone (l'Institut Emile Vandervelde), si l'ex-candidat républicain à la présidentielle américaine, Mitt Romney, se domiciliait en Belgique, il ne paierait pas 2,4 millions d'euros d'impôts (sur un revenu de 21 millions de dollars en 2010), mais 200 000 euros ! Douze fois moins qu'aux Etats-Unis, très exactement. Selon l'institut, «95% des revenus réels de Romney échapperaient à l'impôt sur les personnes physiques, en toute légalité, grâce notamment à l'exonération des plus-values, le précompte mobilité libératoire et l'absence de transparence sur les revenus du capital».
Eldorado. Autre exemple, tout aussi révélateur, rapporté par Marco Van Hees, agent du fisc belge et militant du PTB (maoïste), sur la RTBF : les sociétés financières contrôlées par le milliardaire Albert Frère n'ont payé que 152 euros d'impôts… sur 3,3 milliards d'euros de bénéfice. Ces cas illustrent une des caractéristiques du système fiscal belge : si le travail, peu mobile par nature, y est surtaxé, le capital échappe largement, voire totalement à l'impôt. Ce n'est pas pour rien que la Belgique apparaît comme un eldorado pour quelques milliers de riches Français, soucieux d'échapper à l'impôt tricolore jugé confiscatoire.
«Le système fiscal belge vise la masse, à la différence de la France où la moitié des foyers fiscaux sont exonérés de l'impôt sur le revenu», résume Thierry Afschrift, professeur de droit fiscal