Des montants déconnectés des performances de l'entreprise et insuffisamment conditionnés sur le long terme : telles sont les tares du système de rémunération des très grands patrons français, décortiqué par la société d'analyse Proxinvest, spécialisée dans le conseil aux actionnaires. Le revenu moyen des présidents exécutifs du CAC 40, en hausse pour la deuxième année consécutive, a atteint 4,2 millions d’euros en 2011, en dépit de performances globalement médiocres.
Un constat qui met à mal l'autorégulation défendue par le Medef, et qui devrait fournir des arguments aux partisans d'un encadrement législatif, attendu pour début 2013. Le point sur les principaux enseignements du rapport.
Une rémunération très confortable
L’austérité salariale est un concept inconnu au sommet des plus grandes entreprises françaises. En 2011, la rémunération moyenne des présidents exécutifs du CAC 40 a augmenté de 4% par rapport à l'année précédente, atteignant 4,2 millions d’euros. Un chiffre sur lequel pèse particulièrement le bonus exorbitant de 16,2 millions d’euros perçu au printemps par le patron de Publicis, Maurice Lévy. En soustrayant du total les indemnités de départ, la rémunération est en légère baisse par rapport à l’année précédente, où elle avait bondi de 32%.
Pour la première fois, le salaire fixe moyen - qui représente pour les patrons du CAC 40 environ un quart de la rémunération - dépasse le million d'euro, un chiffre qui «devient la norme» selon Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest. Sur le SB