C'est désormais le plus célèbre de la longue liste des exilés fiscaux français. En s'installant à Néchin, en Belgique, à 1 kilomètre de Roubaix, Gérard Depardieu a braqué les projecteurs sur un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur, selon les fiscalistes et autres conseillers en patrimoine des banques de gestion privée. «Rien à voir avec du cinéma, annonce l'un d'eux, on ne va tarder à s'en rendre compte.»
De fait, c'est un bruit de fond qui monte depuis quelques mois dans les beaux quartiers parisiens. A en croire ceux qui ont fait profession de conseiller très lucrativement les plus riches, ces derniers seraient passés à l'acte. De plus en plus nombreux à quitter la France pour échapper à un relèvement de la fiscalité entamée à partir de 2010. Un mouvement déclenché sous le précédent quinquennat, mais qui se serait accéléré depuis le retour de la gauche au pouvoir. «J'ai cinq fois plus de clients qui viennent me voir pour organiser leur expatriation fiscale depuis la rentrée, affirme Jean-Yves Mercier, avocat associé chez CMS Bureau Francis Lefebvre, spécialisé dans le conseil fiscal. En devenant une réalité législative, le programme fiscal de Hollande a fait prendre conscience à certains qu'un très niveau d'imposition s'installait pour longtemps en France, poursuit-il. Ce qui était, pour la plupart, un dernier recours est devenu une solution naturelle.»
«Au rouge». A rebours de l'étude du syndicat Solida