Des montants déconnectés des performances de l’entreprise et insuffisamment conditionnés sur le long terme : telles sont les grandes tares du système de rémunération des patrons du CAC 40, décortiqué par la société Proxinvest, spécialisée dans le conseil aux actionnaires.
Le revenu moyen des présidents exécutifs du CAC 40 est ainsi en hausse pour la troisième année consécutive, en dépit de performances globalement médiocres. Un constat qui met à mal l’autorégulation défendue par le Medef, et qui devrait fournir des arguments aux partisans d’un encadrement législatif, attendu pour début 2013.
Une rémunération trop confortable ?
En 2011, la rémunération moyenne des présidents exécutifs du CAC 40 a augmenté de 4% par rapport à l’année précédente, atteignant 4,2 millions d’euros. Un chiffre sur lequel pèse fortement le bonus exorbitant de 16,2 millions d’euros perçu au printemps par le patron de Publicis, Maurice Lévy. En retirant les indemnités de départ, cette rémunération moyenne est en légère baisse (-3,2%) par rapport à l’année précédente, où elle avait bondi de 32%.
Pour la première fois, surtout, le salaire fixe moyen - qui représente pour les patrons du CAC 40 environ un quart de la rémunération - dépasse le million d'euro, un chiffre qui «devient la norme», selon Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest. Sur le SBF 120, indice qui regroupe le CAC 40 et 80 autres grandes entreprises, treize dirigeants dépassent les 240 Smic, montant que Proxinvest fixe comme «plafond socialement acceptable»