Si besoin était, voilà de quoi alimenter la colère des salariés de l’usine ArcelorMittal de Florange. Selon un document interne, publié par la CFDT, le site mosellan est plus rentable que ne le laisse prétendre le groupe sidérurgique. De l'eau au moulin des opposants à la fermeture des deux hauts fourneaux du site, les derniers en Lorraine.
L'élément principal de ce document est un graphique présentant l'évolution des coûts variables de production (énergie, matières premières, transports...) des sites ArcelorMittal de la région Nord-Europe (nord de la France, Allemagne, Belgique). Il apparaît sur ce graphique que les coûts variables de Florange (courbe «Lorraine») sont dans la moyenne, moins élevés notamment que ceux de Brême ou de Liège, et équivalents à ceux de Dunkerque (courbe «Atlantique»), qui est pourtant l'aciérie la plus grosse et la plus moderne de Mittal en France.
Une partie du document interne
Une performance d'autant plus méritoire que Florange, situé loin de la mer, doit supporter d'importants coûts d'acheminement des matières premières, à la différence des sites portuaires de Dunkerque ou de Fos-sur-Mer. Sur le même graphique, la ligne en pointillés montre que, sans ce facteur géographique, le site serait de loin le plus compétitif sur l'échantillon examiné. Comme le reconnaît le document lui-même, où l'on peut lire noir sur blanc : «Le désavantage logistique de Florange lié à sa situation à l'intérieur des terres est plus que compensé par