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Analyse

La supervision des banques, trait d’union européen

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Faute d’avancée politique, l’Europe sauve la face avec un accord sur l’union bancaire.
Le ministre français de l’Economie, Pierre Moscovici, et le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, hier à Bruxelles. (Photo Yves Herman. Reuters)
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 13 décembre 2012 à 22h06

La crise a parfois du bon : sous la pression des marchés, les Etats de l'Union européenne (UE) n'ont mis que six mois pour consentir à un transfert majeur de souveraineté, longtemps jugé impossible, en confiant à la Banque centrale européenne (BCE), organe fédéral indépendant, le contrôle de leurs banques. Un succès «historique», s'est rengorgé Michel Barnier, le commissaire chargé du Marché intérieur, obtenu vers 5 heures du matin, jeudi, après quinze heures de négociations ininterrompues entre les ministres des Finances. Le sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement a donc pu s'ouvrir, hier soir, sur cette bonne nouvelle qui, paradoxalement, devrait conforter Paris et Berlin dans leur volonté de renvoyer à plus tard toute discussion sur l'union politique de la zone euro, puisque la crise semble se résoudre par un empilement de mesures, certes importantes, mais avant tout techniques.

Quelles seront les banques supervisées par la BCE ?

La Commission proposait que les 6 000 établissements de la zone euro soient directement supervisés par Francfort avec l'aide des superviseurs nationaux (dans la quasi-totalité des cas, les banques centrales nationales) : elle faisait valoir que la crise n'était pas venue de grands établissements, mais des petits comme en Espagne. L'Allemagne ne l'a pas entendu de cette oreille : elle a exigé que ses caisses d'épargne (Sparkassen), ses banques coopératives (Volksbanken) et les banques publiques des Länder (Lande