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Libération

La spéculation interdite... à la marge

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Le texte du gouvernement ne sépare pas banque de dépôt et d’investissement.
publié le 18 décembre 2012 à 22h26

Aujourd'hui, le président Hollande va pouvoir dire qu'il honore ses promesses de campagne puisqu'un projet de loi «portant réforme bancaire et financière» est présenté en Conseil des ministres. Il y a onze mois, lors du discours du Bourget, le candidat Hollande promettait de «maîtriser la finance» en obligeant les banques à «séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives». Mais le texte est loin de «maîtriser la finance» : il ne prévoit pas de scission des établissements et il n'interdit qu'à la marge la spéculation.

Les banques, grâce à leur lobbying intense, ont convaincu le gouvernement de ne pas toucher à leur modèle. Le candidat socialiste n'a jamais détaillé ce qu'il entendait faire des banques mais, en parlant de «séparation», il montrait qu'il était aux côtés de ceux qui réclament un retour au Glass Steagall Act, loi américaine votée après la crise de 1929, et supprimée en 1999, qui interdisait à un même groupe d'exercer des activités de banque de dépôt et de banque d'investissement. Pour les quatre principales banques françaises (Société générale, BNP Paribas, Crédit agricole et BPCE), revenir à une telle séparation serait un cauchemar. Il leur faudrait se scinder en deux et revoir tout leur «business model» : l'argent des déposants étant actuellement utilisé pour spéculer et servir de réserve en cas de crise sur les marchés financiers. Dès le lendemain du discours du Bourget, les banques mettent le