Attention, danger politique majeur droit devant. Ce matin, au Conseil des ministres, Pierre Moscovici présente son projet de loi de réforme bancaire. Sa grande œuvre. Celle qui devait mettre en mots les grandes envolées du candidat socialiste, François Hollande. Rappelons-nous, c'était en janvier, au meeting fondateur du Bourget : «Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage […], il ne sera pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance.» Quelques semaines plus tard, cette déclaration de guerre prenait la forme de l'article 7 des 60 engagements du candidat : «Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l'investissement et à l'emploi de leurs opérations spéculatives […]. Et il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l'économie.»
Contestation. A l'aune de cet objectif, la gauche pouvait rêver d'une réforme historique, et les établissements financiers craindre pour leur modèle de banque universelle, qui mélange l'activité classique de dépôt et celle de financement. Elles peuvent être rassurées : elles s'en sortent très bien, puisque seules les activités de spéculation pour leur propre compte devront être séparées (lire ci-contre). A Bercy, on assume : «On a été convaincu par les arguments des banques.» A l'Elysée aussi. «C'est une réforme juste et équilibrée, confie un conseiller. Aller plus loin risquer