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Récit

L’affaire Cahuzac s’invite à l’Elysée

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L'affaire Cahuzacdossier
Un témoin a confirmé l’enregistrement où le ministre dit être client d’une banque suisse. C’est maintenant, au chef de l’Etat de trancher.
Jérôme Cahuzac dans son bureau à Bercy le 10 novembre 2012. (Photo Samuel Kirszenbaum)
publié le 21 décembre 2012 à 22h36

L’affaire Cahuzac s’enrichit d’un nouveau témoin, et atterrit à l’Elysée. Vendredi, Mediapart a révélé que Michel Gonelle, ex-maire RPR de Villeneuve-sur-Lot et ancien opposant de Jérôme Cahuzac, a pris contact le 15 décembre avec le cabinet de François Hollande, pour revendiquer être l’auteur d’un enregistrement fortuit, fin 2000, où l’actuel ministre du Budget évoquait son compte bancaire en Suisse. Dans cet enregistrement, mis en ligne par Mediapart le 6 décembre, un homme présenté comme Jérôme Cahuzac avoue son embarras à propos d’un compte détenu à l’Union des banques suisses (UBS). Depuis, le ministre a toujours nié avoir eu un compte en Suisse, mais il n’a contesté l’authenticité de la bande-son que très tardivement, jeudi.

Interrogé par Libération, Michel Gonelle confirme avoir contacté le directeur adjoint du cabinet du Président, Alain Zabulon, «une vieille connaissance», pour revendiquer et authentifier le document, assurant avoir également rédigé, mais pas encore envoyé, une lettre à l'intention de François Hollande. Contacté vendredi, l'Elysée confirme cet appel mais explique que «la teneur de ses propos a été assez confuse» : «Il n'a apporté aucun élément tangible. De toute façon, ce n'est pas à nous de nous positionner dans cette affaire et à saisir, si besoin est, la justice.» Une position difficile à tenir sur le long terme. Car «l'outing» de l'auteur de l'enregistrement renforce les accusations contre le ministre du Budget.