Paris, encore plus austère que Bruxelles ? Alors que le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a suggéré vendredi que l’Hexagone pourrait s’accorder un peu plus de temps pour ramener ses finances publiques à l’équilibre, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a réaffirmé samedi sa volonté de respecter l’objectif de réduction du déficit public à 3% du PIB fin 2013. Un objectif qui semble pourtant hors d’atteinte, vu les dernières prévisions économiques.
Qu’a promis la France ?
De 4,5% du PIB cette année, le déficit public hexagonal (Etat, Sécu, collectivités locales) est censé descendre à 3% à la fin 2013 (avant un équilibre total en 2017). Une grosse marche en un an, qui nécessite une vingtaine de milliards d’impôts nouveaux et une dizaine de milliards d’économies sur les dépenses. Mais aussi une croissance conforme aux prévisions du gouvernement, c’est-à-dire de 0,8% pour l’année prochaine.
L’objectif est-il tenable ?
Selon le Fonds monétaire international (FMI), la France ne connaîtrait que 0,4% de croissance en 2013, soit 0,4 point de moins que la prévision du gouvernement. L’Insee prévoit pour sa part une quasi-stagnation (+0,1%) au premier semestre. Bref, à moins d’un gros rebond fin 2013, l’objectif de réduction du déficit ne sera pas tenu. Sauf à serrer davantage la vis budgétaire, en taillant dans les dépenses où en augmentant les impôts. 0,1 point de croissance en moins, c’est un milliard de recettes fiscales pe