Elles sont quasiment toutes là, ces voitures bling-bling qui symbolisaient, aux yeux des Tunisiens, le train de vie outrancier du clan Ben Ali : la Maybach du président déchu, l’Aston Martin Vanquish taillée pour Sakher el-Materi, le gendre en vue, la Porsche cabriolet destinée au fils Mohammed pour son sixième anniversaire… Dans une autre pièce, une partie de la garde-robe de l’ex-Raïs et de sa femme, Leïla Trabelsi, est étalée aux regards : chaussures par dizaines, sacs griffés, robes de soirée…
Tapis, quads, vases, tableaux, bijoux, jet-skis et bibelots complètent la drôle de foire : depuis le 14 décembre et pour un mois, l'espace Cléopâtre, le casino qui appartenait au beau-frère Belhassen, abrite une «expo vente des biens confisqués» aux familles Ben Ali et Trabelsi. Un déballage cathartique, explique en substance Slim Besbès, le secrétaire d'Etat aux Finances : «Il y a un côté exhibition, on veut faire connaître les richesses dépouillées par la dictature.» La plupart des biens proviennent de Sidi Dhrif, le palais du couple présidentiel à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue de Tunis. Parmi les 42 000 objets répertoriés, une partie rejoindra les musées, «pour témoigner de l'époque Ben Ali, qui va entrer dans l'histoire», expose Afef Douss, responsable de la vente. Les recettes - 10 millions d'euros attendus - alimenteront le budget de l'Etat, notamment pour le développement des régions, une revendication de la révolution.
Goutte d'eau. Deux a