C'est une comparaison qu'aiment servir financiers et autres industriels dès qu'ils décident d'investir en Chine : avec un taux de croissance moyen de 2 %, il faudrait trente-cinq années pour que la France multiplie par deux son PIB. Question : de combien serait multiplié le PIB de la Chine sur la même période si son économie carbure à près de 10 % l'an ? Réponse : «Par 28.»
Dans ces conditions, personne (ou presque) ne veut imaginer qu'une nouvelle crise financière trouve son origine en Chine. Pourtant, les signes de fragilité de son système financier ne cessent de se multiplier. Le dernier en date est celui du ministère chinois des Finances, qui s'est fendu hier d'un communiqué dans lequel il précise que le nombre de prêts accordés par les banques du pays, en particulier au secteur immobilier et aux gouvernements provinciaux, «accroît les risques qui pèsent sur le système financier chinois».
Cette mise en garde n’est pas sans rapport avec la nouvelle politique monétaire de la Banque centrale chinoise. Confrontée à une légère baisse du régime de croissance du pays, cette dernière s’est montrée moins exigeante envers les banques commerciales. Par trois fois, elle a autorisé ces établissements à diminuer leur volume de réserves obligatoires, dont le niveau est censé répondre à des règles de prudence. Résultat, aux quatre coins du pays, les banques ont pu ouvrir un peu plus les vannes du crédit. Ainsi, le volume des nouveaux prêts accordés par les banques chinoi