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Libération
EDITORIAL

Postures

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publié le 27 décembre 2012 à 22h16

Il y a près de trente ans, la gauche affrontait déjà le grand basculement d’un ordre économique. Face aux faillites spectaculaires de Boussac, de Creusot-Loire, de La Chapelle Darblay ou de Manufrance, un «Etat brancardier» tentait de venir en aide aux blessés de la crise, sans autres moyens ou presque, que les expédients du traitement social. Pour ne pas subir le même enfer politique que François Mitterrand, qui admit trop facilement sa défaite face au chômage, François Hollande ne s’est pas contenté de faire donner les politiques publiques traditionnelles. Le Président tente de faire assumer leur part de responsabilité aux grands acteurs de la société civile que sont les syndicats et le patronat. A défaut - pour l’instant - d’un «accord historique», cette négociation l’est déjà : les partenaires sociaux ont l’opportunité de dessiner de nouvelles règles sociales au plus près des réalités du terrain. Les voilà au pied du mur, placés devant leurs responsabilités. Que cela prenne plus de temps que prévu ne surprend personne. Mais les premiers signaux envoyés à l’extérieur ne sont guère rassurants. Chacun semble encore privilégier la posture, sinon la caricature. Les syndicats ont fait un préalable de la taxation des CDD et autres contrats courts. Mais rien ne prouve pourtant qu’une telle mesure unilatérale, s’appliquant à tous les secteurs d’activités, enraye la précarité et, surtout, soit favorable à l’emploi. Pris dans le même petit jeu tactique, un patronat faible et divisé