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Analyse

La crise s’emploie au masculin

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Les hommes, nombreux dans l’industrie, sont plus touchés que les femmes par les licenciements.
publié le 28 décembre 2012 à 20h46
(mis à jour le 30 décembre 2012 à 11h22)

Il y a un sexe faible face à la crise : le sexe masculin. C'est l'une des conclusions d'une note que vient de publier le Centre d'analyse stratégique (CAS) sur l'emploi des hommes et des femmes et les effets de la segmentation du marché du travail entre les sexes (1). La crise amorcée en 2008 aurait même eu un effet «protecteur» sur l'emploi féminin. L'explication est simple : «Les hommes sont surreprésentés dans les secteurs les plus touchés durant cette période, notamment l'industrie et la construction, à l'inverse des femmes, dont l'emploi se concentre dans les services, qui sont les secteurs les moins affectés.»

Selon cette note, à l'échelle européenne, les trois quarts des emplois qui ont été supprimés durant la crise étaient des emplois masculins. Ce qui explique qu'en 2011, première historique, le chômage des hommes est devenu plus important que celui des femmes. Un constat qui rejoint celui dressé, à l'échelon français, par l'économiste Laurent Davezies dans son dernier ouvrage, La crise qui vient, où il explique que… 92 % des emplois détruits durant la première partie de la crise (2007-2009) concernent des hommes !

Années 80. C'est l'accélération soudaine d'un mouvement de fond, qui a commencé dès le début des années 80, selon l'économiste. «Les secteurs les plus masculins sont ceux qui ont le plus souffert dans les décennies passées : ouvriers de l'industrie, agriculteurs, commerçants et artisans, explique Laurent Davez