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Interview

«A court terme, les Etats-Unis n’ont aucun problème de financement de leur dette»

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Patrick Artus, économiste, dédramatise la situation mais estime qu’elle pourrait bientôt dériver :
publié le 2 janvier 2013 à 22h06

Directeur de la recherche et des études économiques de Natixis, Patrick Artus juge qu'en dépit des contraintes imposées par la menace de la «falaise fiscale», la situation de l'économie américaine est aujourd'hui «globalement favorable».

Comment jugez-vous le «semi-accord» d’hier, comme vous l’appelez?

Il reste positif dans la mesure où il ne va impacter à la baisse que d’environ 0,5% la croissance américaine en 2013, à un moment où elle s’impose comme la seule vraie locomotive de l’économie mondiale. L’activité devrait y progresser d’environ 2% cette année, ce qui n’est finalement pas si mal, comparé au marasme de l’économie européenne et à la récession de 1% qui se profilait aux Etats-Unis en l’absence d’accord.

Ce compromis ne laisse pourtant que deux mois de répit en raison du couperet du plafond de la dette…

Cette prérogative du vote par le Congrès d’un plafond d’endettement est absurde puisqu’elle est complètement décorrélée du vote par le même Congrès d’un budget totalement incompatible avec cet objectif! Mais la réalité, c’est qu’à la différence de l’Europe, les Etats-Unis privilégient une réduction lente de leur déficit public, de manière à favoriser une reprise plus rapide. Ce déficit devrait encore atteindre 6,5% en 2013, contre 7,5% en 2012. Sur ce point, démocrates et républicains sont parfaitement capables de se mettre d’accord.

L’endettement record du pays est-il aujourd’hui un danger pour les Etats-Unis?<