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Libération

Trop falaise dans ses baskets

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Contrairement au discours officiel, Obama s’est révélé un piètre stratège.
publié le 2 janvier 2013 à 22h26

«Comme je l'ai démontré ces dernières semaines, je suis très ouvert au compromis…» Dans la nuit de mardi à mercredi, sitôt l'accord sur la falaise fiscale adopté à la Chambre des représentants, Barack Obama a, comme à son habitude, accouru devant les caméras pour une déclaration solennelle faisant de lui le père bienveillant du compromis qui sauve les Américains du couperet fiscal et les Etats-Unis de la récession. La machine à communiquer de la Maison Blanche, toujours aussi performante, veut que Barack Obama ait été l'artisan raisonnable de cet accord qui, pour la première fois depuis près de vingt ans, force les républicains à accepter quelques relèvements d'impôts, pesant surtout sur les plus riches.

Poker. Le hic pour Obama est que de plus en plus d'observateurs remettent en question ce storytelling et s'interrogent sur ses réelles qualités de négociateur. Le Président a joué «tight-weak» (littéralement serré et faible), la pire stratégie possible au poker, a attaqué Jonathan Chait, éditorialiste du New York Magazine que l'on dit très lu à la Maison Blanche : «Quand ta main est faible, tu perds et quand ta main est forte, tu ne réussis pas à en tirer un bénéfice maximum.»

Obama avait une carte en or dans cette négociation : au Congrès, les républicains ne pouvaient de toute façon pas empêcher le relèvement des taux d'impôts. Après avoir joué les durs, en assurant qu'il forcerait tous les revenus de plus de 250