Les éoliennes produisent de l’électricité suivant un procédé qui remonte à l’invention de la dynamo : la force du vent fait tourner les pales, qui entraînent un alternateur, lequel met en mouvement des électrons. Mais dans quelques mois, elles produiront aussi… du gaz !
De l’autre côté du Rhin, ce sera bientôt une réalité. Début décembre, un consortium d’entreprises a posé, près de l’aéroport de Berlin, la première pierre d’une centrale qui convertira en hydrogène le courant excédentaire d’une ferme éolienne voisine. Objectif : ne perdre aucun mégawatt de cette source d’énergie intermittente que l’on ne sait pas stocker sous forme électrique. Car, en Allemagne, le parc éolien s’est développé massivement, et les réseaux électriques n’ont pas suivi. Résultat, certains jours de vent fort, les éoliennes produisent trop d’électricité au regard de ce que les câbles peuvent acheminer. Ou alors, elles en produisent aux heures où on n’en a pas beaucoup besoin. Il faut donc les brider. Un comble ! Pour l’exploitant, ces jours de vent fort signifient paradoxalement une perte sèche…
Caprices. Lassés de chercher l'adéquation parfaite mais impossible entre production et consommation d'électricité, certains opérateurs ont donc eu cette drôle d'idée : pourquoi ne pas utiliser l'énergie éolienne excédentaire pour d'autres usages, en la convertissant en gaz ? Sous cette forme, plus besoin de céder aux caprices de la demande : le gaz se stocke, et il ne suit pas les mêmes pics d