Menu
Libération

La santé des Grecs se consume dans les poêles à bois

Article réservé aux abonnés
publié le 6 janvier 2013 à 22h06

Par ces froides soirées d'hiver, le ciel des grandes villes grecques est assombri par un épais nuage qui rappelle le fameux smog londonien. «On ne voit même plus les lumières de Faliro, de l'autre côté du port», se plaint Panos, sur sa terrasse du Pirée, où flotte une odeur de brûlé. Il ne s'agit pas des volutes romantiques d'une cheminée, mais celles, bien plus nauséeuses, de produits chimiques.

Le problème est là : pour se chauffer cet hiver, les Grecs font feu de tout bois. Alors que les revenus ont fondu comme neige au soleil sous l’impact des plans d’austérité successifs, la taxe spéciale sur le fuel domestique a été multipliée par six en octobre, faisant augmenter les prix de plus de 50%. Du coup, les particuliers ont drastiquement réduit leurs commandes de mazout et plusieurs copropriétés ont renoncé à faire marcher le chauffage collectif.

Dans un premier temps, la population s’est tournée vers les climatiseurs, convecteurs et autres appareils électriques… jusqu’à l’annonce d’une forte augmentation des tarifs de l’EDF local. D’où la ruée massive vers les bonnes vieilles cheminées et les poêles à bois.

Or, selon les experts, le bois brûlé dégage dans l'atmosphère trente fois plus de microparticules que le pétrole. A Salonique, des échantillons de foyers examinés par l'université ont montré que les limites de la réglementation européenne sur les émissions nocives étaient pulvérisées. Dans la banlieue d'Athènes, leur niveau de concentration était de dix-huit fois s