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Disperser la pauvreté ?

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publié le 7 janvier 2013 à 19h09

Les quartiers sensibles, en concentrant la pauvreté, concentrent aussi insécurité, chômage et échec scolaire. Les politiques de la ville ont tenté de répondre à ces problèmes sociaux en créant un empilement de zones à statut spécial tel que lescontrats urbains de cohésion sociale (Cucs), les zones urbaines sensibles (ZUS), les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et les zones franches urbaines (ZFU). A cela s’ajoutent les ZEP ou zones d’éducation prioritaire, dont j’ai moi-même fait l’expérience en tant que collégienne. Pourtant, malgré tous ces efforts, la Cour des comptes constate, dans un rapport de juillet, que ces zones n’ont pas rattrapé leur retard par rapport au reste du territoire.

L’objectif des politiques de la ville est souvent d’améliorer les conditions dans les quartiers sensibles sans pour autant tenter d’en changer la composition sociale. Au vu de leur échec, ne faudrait-il pas plutôt déconcentrer la pauvreté ? C’est cette idée qui a été évaluée aux Etats-Unis avec le programme «Moving to Opportunity» (MTO), qu’on peut traduire par «déménager vers les opportunités».

Le MTO permet aux habitants des logements sociaux dans les quartiers les plus pauvres de déménager vers des quartiers plus aisés. Parmi les habitants des quartiers qui se sont portés volontaires pour le programme, on a tiré au sort. Les heureux gagnants ont reçu des bons pour payer leur loyer dans l’immobilier privé ainsi qu’un conseiller pour les assister dans leur déménagement. En comparant les g