Ne pas faire bégayer l'histoire avec le livre. La déconfiture de Virgin est d'abord liée à l'effondrement des marchés «physiques» de la musique et du DVD. Née pour distribuer de la musique, la marque de Richard Branson a vu iTunes débarquer en Europe dès 2003 avec un business model innovant et une stratégie verticale : des contenus négociés avec les majors, une plateforme pour les vendre, et des iPod pour les écouter. Résultat: lorsque les majors ont mis fin à l'exclusivité, Apple avait déjà plus de 300 millions de clients outre-Atlantique et personne n'a pu le rattraper. Le constat, au vu des difficultés que rencontrent les enseignes de biens culturels, est aujourd'hui amer. La Fnac elle-même, qui garde une solide position dans la vente de disques, abandonne le marché de la musique en ligne ce mois-ci et redirige les acheteurs vers iTunes. Sic.
Liseuses. Près de dix ans plus tard, c'est la dématérialisation du livre qui se profile. Avec un autre monstre du Net en ligne de mire : Amazon. L'entreprise fondée par Jeff Bezos ne donne généralement aucun chiffre, mais le milieu la suspecte d'avoir déjà raflé près de deux tiers des ventes de livres en ligne, qu'ils soient physiques ou dématérialisés. Maigre consolation : le numérique ne pèse que 2% du marché du livre en France (contre 25% aux Etats-Unis), ce qui limite, pour l'instant, le poids d'Amazon. Explication de ce retard qui dure malgré l'augmentation des ventes de tablettes et liseuses : des usage