Marseille redécouvre son port. Pas seulement son Vieux-Port, en partie piétonnier depuis quelques jours, mais aussi son port industriel et commercial, qu’il pensait moribond.
Ce site, auquel la ville tourne le dos, végète depuis un moment. Les grues semblent toujours immobiles. Du coup, une partie des élites locales voudrait le transformer en vaste marina, pour la plaisance et les croisières. Mais quelques signes, ces derniers mois, semblent infirmer cette perspective. Malgré la crise, le port commercial de Marseille-Fos paraît se relancer, faisant muter son activité, majoritairement tirée du pétrole, vers le trafic de conteneurs, nettement plus porteur et pourvoyeur d’emplois. Un vrai défi pour Marseille, où le site pourvoit encore plus de 20 000 emplois, dont une partie peu qualifiés.
Si le rebond se confirme, le port sera revenu de loin. La ville s'était longtemps laissée vivre sur la rente que constituaient les débouchés coloniaux, le trafic avec le Maghreb. Guère d'imagination à déployer, peu d'investissements à fournir : les marchandises arrivaient, elles étaient stockées, puis revendues ou transformées sommairement (les savonneries, les huileries) ; le port irriguait la ville et les romans de Blaise Cendrars. «Mais la rente ne génère pas des acteurs politiques, économiques ou syndicaux très dynamiques», grince Jean-Claude Terrier, directeur du Grand Port maritime.
Bourgeoisie. Car à Marseille, les élus se détournent le plus souvent de ces questi