Renault sur tous les tableaux. Engagée depuis novembre dans une négociation «compétitivité» avec les syndicats, la direction entend jouer sur plusieurs leviers afin de générer des économies. Une façon d'appliquer avant l'heure la réforme du marché du travail amorcée par les partenaires sociaux, qui prévoit la possibilité de signer des accords de «maintien de l'emploi» en échange de sacrifices de la part des salariés. A une différence près, mais de taille : alors que ces accords sont censés sauvegarder l'emploi, le constructeur propose de raboter les conditions de travail de ses salariés… mais aussi de supprimer des emplois. Pas vraiment l'esprit «donnant-donnant» de ce type d'accords.
Mutualisation. La volonté de supprimer 7 500 emplois en France n'est que le dernier volet d'un plan global, volet présenté hier par la direction aux représentants des salariés dans le cadre de cette négociation. Et qui s'ajoute donc aux précédents.
Première exigence, formulée ces dernières semaines : que les salariés acceptent de remonter aux 35 heures, soit 1 603 heures annuelles, contre 1 500 aujourd'hui en moyenne sur l'ensemble des sites en France. Soit une augmentation de 6,5% du temps de travail, sans hausse de salaires. Deuxième point : la mutualisation des fonctions supports, et surtout l'instauration d'un «détachement temporaire».