La filière automobile française traverse l’une des plus graves crises de son histoire. Et elle n’en a pas fini avec les suppressions d’emplois. Car tous les voyants sont au rouge. PSA, largué sur les marchés émergents, perd de l’argent et lutte pour sa survie. Tandis que Renault, protégé jusqu’ici par le succès de ses modèles à bas coûts, commence à vaciller à son tour. Surtout, les deux constructeurs qui subissent de plein fouet la crise du marché automobile en Europe ne cessent de réduire leur production en France.
Leur situation sur le Vieux Continent est en effet très inquiétante. Tous deux voient leurs ventes dégringoler. Sur les onze premiers mois de 2012, elles ont plongé de 12,5% pour PSA, et de 19,1 % pour Renault. Sans les modèles low-cost de Dacia, la marque au losange s’effondre même de 22,3%. Cela s’explique en partie parce que leurs bastions d’Europe du Sud sont les marchés qui ont le plus souffert. Mais les Français sont surtout pris en sandwich entre les rois allemands du haut de gamme et les Coréens aux tarifs agressifs, qui ne cessent de leur piquer des parts de marché.
Sous-régime. Résultat : la production des usines tricolores est en berne. Sur les neuf premiers mois de l'année 2012, le nombre d'autos «made in France» a chuté de 13,2%. Et de nombreux sites de Renault et PSA ont dû recourir au chômage partiel ces derniers mois. A cette chute conjoncturelle s'ajoute la politique de délocalisation des deux constructeurs, et en particulier de R