Après dix années de règne, Airbus a confirmé, hier, qu’il a perdu sa couronne de premier avionneur mondial. L’européen a enregistré 833 commandes nettes l’an dernier, contre 1 203 pour Boeing. La part de marché d’Airbus (en valeur) n’était plus que de 41%, contre 64% en 2011. L’américain a aussi doublé son concurrent en matière de livraisons (601 contre 588).
Le patron d’Airbus, Fabrice Brégier, s’est malgré tout montré serein. D’abord parce que le cru 2012 reste excellent, avec des livraisons record et des commandes meilleures que prévu. Et la chute d’Airbus s’explique pour l’essentiel par la riposte de Boeing sur le marché des moyen-courriers remotorisés, plus économes en carburant. Le constructeur européen avait explosé les compteurs en 2011 avec son A320 NEO, qui a bénéficié de sept mois de monopole. Le retour de balancier était inévitable en 2012, avec le lancement du 737 MAX. Lequel n’est toutefois pas parvenu à rattraper le NEO, qui détient 62% du marché.
A Seattle, les dirigeants de Boeing ne sont d'ailleurs pas d'humeur à sabrer le champagne : après une série d'incidents, l'autorité américaine de l'aviation civile, la FAA, a décidé d'interdire de vol l'ensemble de la flotte mondiale de 787 Dreamliner (lire ci-dessous). A Toulouse, Brégier a préféré afficher son fair-play : «Je présente tous mes vœux à mes collègues de Boeing pour remettre l'avion en vol, car un avion est fait pour voler. Je ne parie pas sur les difficultés d'un concurrent.»
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