Le Medef est une organisation légitimiste, où les oppositions sont traditionnellement feutrées. Mais la lutte pour sa présidence risque de tourner, dans les prochains mois, à la confusion. Officiellement, le mandat de Laurence Parisot (réélue en 2010, après un premier succès en 2005) arrive à échéance le 1er juillet, et, selon les statuts, elle ne peut se représenter. Du coup, deux candidats à sa succession se sont déjà déclarés : Jean-Claude Volot, l'ancien médiateur des relations interentreprises, dès octobre, et, depuis lundi, Pierre Gattaz, président du groupement des fédérations industrielles et fils d'Yvon Gattaz, patron des patrons dans les années 80. Mais l'élection pourrait ne pas se tenir : il y a une semaine, Laurence Parisot s'est lancée dans une campagne pour rester deux ans de plus à la tête de l'organisation.
«Poutine». Elle a demandé à changer les statuts du Medef, pour aligner le second mandat sur le premier, c'est-à-dire porter sa durée à cinq ans, et ne plus en limiter le nombre à deux. Motif officiel : «Ces statuts sont bancals.» Peut-être. Mais, au Medef, personne n'est dupe : la présidente de l'organisation veut rester en place des années. «Elle se prend pour Poutine !» rugit un opposant.
L'offensive de Parisot a été préparée de longue date. Alors qu'il est de tradition au sein du Medef qu'un président en fin de mandat adoube un successeur - pratique dont avait bénéficié l'ancienne présidente de l'Ifop quand E