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Renault va-t-il produire des Nissan en France ?

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Avancée ce vendredi, la demande d'Arnaud Montebourg pour stimuler les usines du groupe se heurte à la signature d’un accord avec les syndicats sur la compétitivité.
Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, devant une Renault ZOE électrique, le 17 décembre 2012. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 18 janvier 2013 à 17h39

Montebourg s’est-il un peu trop avancé sur la stratégie de Renault ? Au moment même où le groupe automobile rendait public, ce vendredi matin, des chiffres de ventes 2012 en forte baisse, et trois jours après avoir annoncé 7 500 suppressions d’emplois en France, le ministre du Redressement productif assurait sur BFMTV que des voitures Nissan (partenaire d’une alliance avec Renault) seraient produites dans les usines françaises. Une façon de venir au secours du constructeur, en compensant la sous-utilisation de ses sites hexagonaux.

«Je ne peux pas vous confirmer que Nissan va mettre des véhicules en France ou en Europe dans nos usines», a aussitôt répliqué le directeur commercial de Renault, Jérôme Stoll, qui a conditionné toute décision sur les affectations de volumes à la conclusion d'un accord avec les syndicats sur la compétitivité, en cours de négociation depuis novembre. Et qui doit permettre de rendre plus compétitives les usines françaises, au moment où le groupe voit ses performances plombées par l'Europe.

Car, si les ventes mondiales du groupe Renault (qui compte aussi les marques Dacia et Samsung Motors) ont chuté de 6,3% en 2012, pour s'établir à 2,55 millions de véhicules, les chiffres sont très différents de chaque côté de la frontière européenne. Sur le Vieux Continent, c'est la bérézina, avec un décrochage de 18% (-8,6% pour l'ensemble des constructeurs), et notamment de 20% en France. Résultat, la part de marché de Renault baisse d'un point, à 9,1%. M