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Libération
Reportage

Le bon coup du Boncoin

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Avec des locaux sans faste, une armée de geeks et un patron décontracté, le site de petites annonces français au look ringard pèse aujourd’hui 400 millions d’euros et a réussi à effacer le géant américain eBay.
Au siège de Leboncoin.fr dans le IIe arrondissement parisien, le 12 janvier 2013. Les effectifs sont passés de quelques dizaines de salariés en 2006 à plus de 150 aujourd'hui et avoisineront sans doute les 200 à la fin de l'année. La moyenne d'âge n'y excède pas 30 ans. (Laurent Troude)
par Benoist Simmat
publié le 20 janvier 2013 à 19h06

La pause de Noël a été courte pour le jeune patron en chemise blanche occupant un bureau blafard, cerné par des geeks affairés devant des lignes de codes informatiques. Olivier Aizac, 38 ans, directeur général du site leboncoin.fr, a dû recruter vingt personnes entre mi-décembre et la rentrée. Et ce n’est pas fini. Tout le monde en France a désormais entendu parler de ce vide-greniers virtuel au succès colossal. Leboncoin.fr est devenu le deuxième site français le plus visité derrière Facebook et devant Google (1). Jamais dans la longue histoire de la petite annonce, un groupe de presse ou un portail internet n’avait réussi à en centraliser autant : plus de 20 millions de «PA» sont désormais en ligne !

Olivier Aizac ne boude pas son plaisir et assiste à la transformation de sa start-up en paquebot entrepreneurial. Ses effectifs ? «Moins de trente ans en moyenne», dit une jeune femme du service marketing. Jean, basket, bouc, parfois piercing, au siège du boncoin on est clairement dans une jeune pousse «techno». Pourtant les effectifs explosent : ils sont passés de quelques dizaines à l'origine, travaillant notamment au siège de la rue du Louvre, dans le IIe arrondissement de Paris, à plus de 150 actuellement, et vraisemblablement 200 d'ici fin 2013. Dans ces locaux restés modestes, ceux qui ont été engagés avant 2012 sont des «anciens». Aizac, par conviction, peut même salarier une vingtaine de… comédiens pour que ces derniers, à leurs heures perdues d'inte